L’historien et académicien Georges Duby distingue trois sources principales pour les richesses dont disposaient autrefois les seigneurs (« Problèmes d’économie seigneuriale », 1968) : (1) la mise en valeur de leur domaine propre, car « toute seigneurie est d’abord un centre agricole » ; — (2) la perception des cens, ainsi que des taxes, dues par les usagers du moulin, du four, etc. ; — (3) les revenus tirés de l’exploitation de la justice et du droit de ban, c.-à-d. du droit de commander les habitants, en particulier de les obliger à utiliser les installations déjà mentionnées.
Plusieurs bâtiments témoignent encore à Ozenay du triptyque évoqué par Duby :
- attenant au château même, les vastes dépendances, jadis granges, écuries, étables, etc. ;
- le pressoir installé dans le « grand cuvage », compromis ingénieux entre les machines « à levier » et celles « à grand point », très répandues en Bourgogne ;
- dans un pré voisin du château, le colombier, symbole du rang du seigneur (dans le village, lui seul pouvait détenir une construction de ce genre). Les pigeons qu’abritait le bâtiment fournissaient une viande délicate, mais aussi la « colombine », c.-à-d. leur fiente, un engrais puissant. À l’intérieur, on compte 200 petits nids artificiels, dits « trous de boulins » ;
- le pont sur la Natouze, sans doute construit par le seigneur a pu donner lieu à la perception d’un droit de passage, avec des tarifs spécifiques pour les marchandises (les tonlieux) ;
- en amont du château, le moulin, qui, après transformations, fut la dernière demeure de Gabriel Voisin (1880-1973), célèbre pionnier de l’aviation.